Spécial Noël le livre de Pierre Giffard « la fin du cheval »

Une idée cadeau de valeur le livre de Pierre Giffard « la fin du cheval »

220px-Pierre-giffard-la-fin-du-cheval-in-4-illustré-par-robida-edité-par-colin-en-1899-la-tête-si-avenante-de-ce-cheval-est-même-
Pierre Giffard  » La fin du Cheval » première édition

51WVEfNQwcL._SX355_BO1,204,203,200_.jpg

Encore un livre qui va faire parti des étagères de mon atelier social « Le Tour De Thierry » qui apporte vraiment du bien et de l’histoire à notre passion…

Btv1b8448923r-p084.jpg

L’apparition de la Reine bicyclette constitue vraiment un bien social affirme Pierre Giffard. Elle accroît en effet considérablement la mobilité du grand nombre. Dans « La fin du cheval » le journaliste et écrivain consacre l’introduction et un chapitre à la bicyclette. Des textes historiques, ou l’auteur, d’une plume alerte et militante, prédit le succès foudroyant du vélo, bientôt balayée par les voitures.

giffard la fin du cheval.jpg

C’est en effet à la bicyclette que reviendra, dans l’histoire de la locomotion, l’honneur d’avoir secondé, à un demi-siècle de distance, l’action des chemins de fer et préparé la voie aux automobiles.

A peine surgit-elle, mignonne, fluette, défendue en 1890 par l’auteur de cet ouvrage comme elle méritait de l’être, contre les méchants propos d’une humanité routinière, que sa place est sans délai marquée sur les pas du cheval.

Il a suffi qu’un homme expliquât au peuple qu’il ne sera pas ridicule en montant sur ses deux roues. Satisfait de savoir que ceux qui riront de lui ne seront que des sceaux, le peuple de France, toujours timide quand il s’agit de progrès, et après lui l’humanité tout entière se mettent à raffoler du vélo.

C ‘est d’abord un timide essai. Rasant le terre, fuyant loin des regards malicieux, je m’en souviens comme si c’était hier, les timides néophytes s’en allaient prendre les quatre ou cinq leçons nécessaires au maintien de leur équilibre dans les chemins écartés, sur les routes désertes. Tels les premiers chrétiens célébrant les mystères de leur culte dans les catacombes de Rome.

Au passage d’un profane, piéton se rendant à son ouvrage ou bonne femme cherchant des herbes à travers la campagne, on s’arrêtait, on hésitait, on était tout honteux, on avait peur de quelque chute humiliante. Et les premiers moniteurs, gens convaincus, protestaient contre ce respect humain. Vainement, au surplus ; sous le moindre prétexte on interrompait la leçon de cette équitation bizarre pour laisser passer la philistin…

J’avoue que lorsque je sus me tenir pour la première fois d’une façon correcte sur la bête de fer, ma première pensée fut celle-ci : enfin on va pouvoir se passer du cheval ! J’entendais par là le cheval considéré comme moyen d’exercice, de promenade, de locomotion individuelle, de puissance. C’était déjà beaucoup. Et ce fut très vite une réalité.

A peine sus-je monter à bicyclette que je partis pour Rouen…

Et plus tard, les voyages succédant aux voyages, les kilomètres à travers la France, la Suisse, l’Allemagne, s’aoutant aux kilomètres par milliers ! Etait-il assez le successeur désigné du cheval, cet instrument d’une simplicité enfantine, dont une paire de roues et un cadre d’acier formaient l’essentiel gabarit !

Comme il devait frapper l’imagination des foules ! Comme il devait vaincre l’atonie, le misonéisme humain par la seule démonstration de son utilité pratique !

 C’est ce qui arriva. Je lui avais donné dix ans pour conquérir le monde comme il m’avait conquis. Il en à mis trois ou quatre pour atteindre et dépasser des résultats tels que je n’avais point osé les entrevoir !…

L’emploi bientôt généralisé de ce nouveau mode de locomotion modifie nécessairement maints détails de la vie. Dans les maisons Parisiennes, les architectes sont tenus à l’avenir d’aménager des remises à bicyclettes. Une nuée de loueurs et de réparateurs sort de terre et peuple tous les quartiers de Paris. Il n’est pas un marchand de vins – et Dieu sait s’ils sont nombreux – des quartiers excentriques et de la banlieue grande ou petite qui n’ait désormais devant sa porte le râtelier destiné à recevoir les vélos de passage. Et, tandis que leurs propriétaires se rafraîchissent devant la porte, à la « terrasse », les vélos ne demandent rien. A peine une gouttelette d’huile tous les 50 kilomètres. Tels on les a placés à l’arrivée, tels on les retrouve au départ, toujours parés, comme on dit à la mer.

De quelle race de chevaux pourrait-on faire un semblable éloge ? Pas même de cette famille des arabes que Mahomet fit soigner si généreusement au lendemain de l’hégire. Triomphe de la matière sur la vie !

Les esprits grognons ont beau marmotter que c’est une mode, qui passera comme le café, suivant l’expression classique, l’apparition de la reine Bicyclette constitue vraiment un bienfait social.

Nous voici au seuil d’un siècle qui verra l’homme se séparer du cheval.

caran-miracle001.jpg

Ainsi commence la fin du cheval, un livre clairvoyant et magnifique. Sur la couverture gaufrée de la première édition, un cheval fougueux, dessiné de face par Albert Robida, roule des yeux noirs à la vue d’une cohorte de cyclistes.

Pierre Giffard y parle de la « reine bicyclette », titre de son précédent ouvrage consacré à l’histoire du vélo (la reine bicyclette, histoire vélocipède depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, Paris, firmin Didot, 1891) et formule qui sera repris sous le nom de « petite reine » Reporter et écrivain prolixe, passionné par les technologies modernes, Pierre Giffard (1853- 1922) fut un pionnier de la presse sportive et une plume de talent.

220px-Pierre_Giffard_en_1900.jpg

En 1891, il lança pour le compte du petit journal la course cycliste « Paris-Brest-Paris »

On lui doit aussi la course automobile « Paris-Rouen » et le Marathon de Paris (1896).

Alors qu’il est rédacteur en chef du quotidien sportif « Le vélo » son opposition avec son principal annonceur « Le comte de Dion » sur fond d’affaire Drefus, sera à l’origine de la naissance d’un quotidien sportif concurrent « L’Auto-Vélo » qui créera en 1903 le « Tour de France »

cropped-logo-gm-le-tour-de-thierryThierry Mollé